photo de la venus noire

Qui était Saartjie Baartman, la Vénus hottentote ?

Découvre l’histoire tragique de Saartjie Baartman, la Vénus hottentote.

CULTUREPORTRAITS

7/27/20252 min read

Qui était la Vénus hottentote ?

De son vrai nom Saartjie Baartman (parfois nommée Sarah Baartman), la Vénus hottentote est née en dans la baie de Gamtos, en Afrique du Sud, vers 1789. Elle appartenait au peuple khoïkhoï, une communauté autochtone australe. À cette époque, la région était sous domination coloniale néerlandaise puis britannique.

Comme beaucoup d’autres Khoïkhoïs, Saartjie a travaillé comme servante et éleveuse pour des colons après avoir perdu une grande partie de sa famille dans les guerres contre les colons. Malheureusement, son destin prit un tournant lorsqu’elle fut « recrutée » par le chirurgien écossais, Alexander Dunlop, et un Afrikaner, Peter Caesar. Ces hommes lui promirent fortune et célébrité. En 1810, Saartjie arrive en Europe où elle devient une « curiosité ».

Exposé à Londres et à Paris, son corps est présenté comme une attraction exotique. Sa morphologie, notamment ses hanches et ses fesses prononcées, intrigue les scientifiques et le public. Ceux-ci y projettent des fantasmes racistes et sexistes.

Mais ne t’y trompe pas ! Saartjie est bien plus qu’une simple « curiosité ». Son histoire raconte celle d’une femme forte, résiliente, au cœur d’une époque marquée par le colonialisme.

Un corps et une culture détournés

À l’époque, les Européens sont fascinés par les caractéristiques physiques « atypiques » de certaines populations. Le corps de Saartjie devient alors un sujet d’étude et de fascination malsaine. Elle est mise en scène dans des spectacles dans lesquels elle est traitée comme un objet.

Pourtant, ce que ces scientifiques et curieux ignorent ou choisissent de ne pas voir, c’est que Saartjie représente aussi une culture riche : celle des Khoïkhoïs. Loin d’être un simple « spectacle », les formes de son corps sont l’expression de son appartenance culturelle et identitaire.

La reconnaissance tardive d’une injustice

Saartjie est morte dans la misère à Paris en 1815. Pourtant, cette fin tragique n’a pas immédiatement mis fin à son exposition. En effet, son corps continue d’être exposé au musée de l’Homme à Paris jusqu’en 1974. Ce n’est qu’en 2002 que ses restes sont finalement rapatriés en Afrique du Sud. Il s’agit d’une étape importante vers la reconnaissance des torts qui lui ont été faits.

L’histoire de la Vénus hottentote soulève des questions qui résonnent encore aujourd’hui : le racisme, la sexualisation des corps féminins, l’exploitation des minorités. Cette période nous pousse à réfléchir sur la manière dont, encore aujourd’hui, les corps, surtout ceux des femmes racisées, sont jugés et exploités.

La Vénus hottentote, une icône pour le présent

Tu l’auras compris, Saartjie Baartman, connue sous le nom de « Vénus hottentote », est devenue un symbole de lutte pour la reconnaissance et la dignité. En célébrant sa mémoire, on ne parle pas uniquement du passé. On parle également de nos sociétés contemporaines qui continuent parfois de reproduire des schémas d’exploitation et d’injustice. En la remettant au cœur de nos réflexions, on s’interroge sur ce que nous avons appris et ce qu’il reste encore à faire.

Ce qui est certain, Saartjie Baartman doit être perçue comme une femme dont la vie, bien que marquée par la souffrance, inspire aujourd’hui des mouvements de libération et d’émancipation.

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