
Dissidents antillais : héros oubliés de la Seconde Guerre Mondiale
Oubliés de l'Histoire, Ils auraient été près de 9000 dissidents antillais à rejoindre les camps de la résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale
CULTURE
Tous les 8 mai, la France célèbre l'Armistice - qui marque la fin de la seconde Guerre Mondiale ( 1939-1945 ) et le jour de la capitulation officielle de l’Allemagne
Mais cette fin de conflit découle d'affrontements sanglants et intervient longtemps après la capitulation de la France en 1940 et l'installation du régime de Vichy.
Le régime de Vichy, c'est quoi ?
Le régime de Vichy, instauré après la défaite française de 1940, est un gouvernement autoritaire dirigé par le maréchal Pétain, collaborant avec l'Allemagne nazie. Il prône des valeurs conservatrices, rejette la République et soutient la répression et la persécution, notamment des Juifs.
Dans ce contexte sombre, l'appel du 18 juin 1940 lancé par le général de Gaulle depuis Londres marque un tournant. Il refuse la capitulation et exhorte les Français à poursuivre la lutte contre l'occupant.
Plus de 9000 antillais résistants
Les Français d'outre-mer répondent aussi à l'appel du général et ils auraient été entre 4.000 et 5.000 hommes et femmes à quitter la Guadeloupe et la Martinique de 1940 à 1943 afin de rejoindre les troupes du Général de Gaulle.
Ces ultramarins partis rejoindre les camps de la France Libre sont appelés les dissidents.
Les pénuries, la misère occasionnée par le conflit et la crainte de l’État raciste hitlérien les encourage à partir en dissidence, pour rejoindre les troupes du Général de Gaulle de l’autre côté de l’Atlantique.
Dès octobre 1942, les premiers bataillons d’Antillais rejoignent les forces alliées en Afrique du Nord. Ils joueront un rôle essentiel dans le renversement du régime nazi et dans la libération de la France.
Malheureusement, par crainte d’une montée de l’indépendantisme, les Hauts Fonctionnaires les écartent du statuts de résistants en juillet 1945.




Longtemps oubliés, les dissidents n’ont reçu de reconnaissance officielle pour leur service qu’en 2009, quand Nicolas Sarkozy décorait quinze des nombreux combattants ignorés par l’état Français jusqu’alors, à Fort-De-France.
Ces héros et héroïnes rayés de l’histoire constituent une partie à part entière de l’histoire de la victoire du 8 mai 1945.
Leur parcours a notamment été mis en avant par Raphaël Confiant, auteur martiniquais dans « Le nègre et l’amiral » (1988) et dans le documentaire d’Euzhan Palcy, "Parcours de dissidents"